La plus belle mosaique du monde est tunisienne

Il y en a aussi de magnifiques à Ravenne en Italie … mais la Tunisie possède la plus belle collection du monde en mosaïques. Et c’est le Musée du Bardo qui en détient la collection la plus prestigieuse. D’autres se trouvent aussi à Carthage, à El Jem, Sousse et Nabeul. Cette place privilégiée qu’occupe la mosaïque en Tunisie s’explique par l’extraordinaire faveur qu’avait rencontrée cet art auprès des citoyens de l’Africa Romana. Les mosaïques constituent d’authentiques maillons de l’histoire et cette valeur documentaire n’a cessé de s’affirmer depuis la naissance de « l’école » africaine de mosaïque, au tout début du IIe siècle, jusqu’à la fin de l’époque romaine.

 

Historique de l’Art de la Mosaïque

L’art de la mosaïque, joyau de l’art antique en Tunisie, avait déjà été pratiqué par les anciens Egyptiens et les Assyro Babyloniens, et apparaît vers le –IV siècle dans le monde punique. Mais c’est Antioche et Alexandrie qui donnèrent cet art une importance qui le fit égaler à la peinture sur fresque, avec l’invention de l’opus tessellatum : les « tesselles », éléments de pierre, de brique, de marbre ou de pâte de verre finement taillés avec des arêtes jointives, remplacent les cailloux naturels, utilisés jusqu’alors. Selon cette première technique, on constitue les formes géométriques de l’encadrement, à partir de simples tesselles carrées (de 2 cm sur 2 cm par exemple).

L’impressionnante collection de mosaïques de pavement témoigne du raffinement de l’opulente bourgeoisie africaine de l’époque romaine et du faste de ses demeures particulières. Les sols des grands édifices, publics ou privés, ont ainsi pu accueillir des pavements, de plus en plus somptueux. Ils étaient composés par des équipes itinérantes de mosaïstes, constituées chacune d’un peintre, d’un poseur de couleurs, d’un ou plusieurs apprentis, et se déplaçant au gré des commandes, ce qui explique les similitudes observées entre des pavements de régions diverses (Afrique et Sicile).

 

Du monde alexandrin, l’art de la mosaïque passa en Italie et en Afrique. Zliten en Tripolitaine (1er siècle après J.C.) semble avoir joué le rôle de relais des mosaïstes alexandrins qui vinrent en grand nombre s’établir en Tunisie. Ils formèrent bientôt des élèves qui devinrent eux-mêmes les maîtres d’une école qui rayonna en Algérie, en Sicile et jusqu’en Espagne.

Pendant le 2ème siècle après J.C., les mosaïstes de Tunisie restèrent fidèles à leurs maîtres alexandrins dont ils reproduisirent avec plus ou moins de fidélité les thèmes empruntés au riche répertoire hellénistique, tels les paysages nilotiques, des scènes mythologiques et fabuleuses illustrant les aventures des dieux et des héros.

 

Neptune et les 4 saisons Beau pavement de la Chebba datant du IIe siècle après J.C., illustrant Neptune triomphant entouré par les quatre saisons. Celles-ci sont évoquées non seulement par de gracieuses jeunes femmes mais aussi par des scènes agricoles et des végétaux caractéristiques.

 

L’art de la mosaïque prend son véritable essor au II siècle, et développe un style original marqué par la polychromie et l’extrême variété du répertoire décoratif. La terre cuite donnait les rouges. Pour les autres couleurs, il fallait recourir aux marbres ou aux autres pierres. Et si la couleur désirée n’existait pas, on faisait appel, en dernier ressort, à la pâte de verre. Des mosaïques chrétiennes des IVe et VIe siècles comportaient même des tesselles incluant une feuille d’or.

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